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Je viens de là où ça vole sans kérosène / plein de zèle, ma m’selle, faut faire de l’oseille / je te jure, ça prend de ces airs / et puis ça prend du shit, pensant que ça rend les pensées claires / ma vie est vouée à me rapprocher de ce qu’on pensait faire / grimper en haut de l’affiche pour décrocher les bas de la fille / encaisse les gauches et les droites, laisse pas tes guibolles en friche / un flow de paroles net avec une putain de frime / mais petit j’étais timide / tes courbes prenaient forme entre mes lignes alors / j’avais ton corps à cœur / ta plastique avait l’aide d’nombreux décorateurs / on a grandi en bas de l’échelle / là où les murs étaient porteurs de mots, encore déserts quelques heures plus tôt.
Du bas des tours aux bas des dames / tous les jours n’étaient pas des drames / mais y a pas d’amour sans états d’âme / mon amour, j’ai pris des cours de macadam / tous les jours, sentir mon poux, c’était ma came.
Du bas des tours aux bas des dames / j’ai deux visions d’architecture / j’avance au pas de danse calmes d’une sculpture moderne / il a fallu faire en sorte de rester fort / ô modeste sort / j’épluche ton corps aux zestes d’or / laisse tomber la veste, que j’inaugure ton corps de quelques caresses lestes / pas de geste preste / entre mes mains, ta peau d’argile se forme / mon grain de folie s’allie à ton grain de beauté / la récolte escomptée affiche complet / c’est sans détour que je t’enlace / mais le temps passe, les années flinguent / t’es plus la môme dont j’étais dingue / revenu en pèlerinage, l’oasis n’était plus qu’un mirage mince.
Du bas des tours aux bas des dames / tous les jours n’étaient pas des drames / mais y a pas d’amour sans états d’âme / mon amour, j’ai pris des cours de macadam / tous les jours, sentir ton poux, c’était ma came.
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2. |
Peut-être elle
03:16
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C’est peut-être elle / peut-être même qu’elle rêve les mêmes rêves / je m’endors enfin, elle se lève, beaucoup de peines se perdent / mon cœur déambule au cœur de la ville en quête d’inédit, c’est fou comme la vie peut filer vite / enterre la dernière idylle, et brah ! bombe à midi / mon cœur palpite grave sous mon baggie jean / de la tête aux pieds, la gadji avait tout le packaging / nos regards se croisèrent, ne me restait plus qu’à agir / mes mots étaient démodés, mais plein d’audace et de grâce / et quelques mini-minutes plus tard, son numéro trouvait sa place dans mon répertoire.
Egaré dans un décor bigarré / avec une tonne de sentiments par centimètre carré / éternel soupirant, l’amour m’a canné, camé / je suis le prince charmé, par les femmes, la musique et mon quartier / je t’avais promis qu’on s’en irait loin / je ne l’ai tenue qu’à moitié / seule la promesse s’est en allé / tant de peut-être peuplent nos allées / comment être sûr ? je fais que changer / les passions trop impatientes n’attendent pas que les lendemains chantent / la femme de ma vie est trop nombreuse / j’ai toujours été solitaire, j’en prends ombrage.
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3. |
Plus ou moins infini
03:50
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Avant que les cœurs se recroquevillent bien que les yeux se reconnaissent / j’aime / à fond les manettes / à fouler mon cœur / passionnément affolé / j’ai semé des rêves dans tous les manèges / et toutes les années furent des années volées / ô cœur prisonnier d’un monde volage / j’ai aimé peu mais j’ai aimé entier / divisés pour mieux saigner / l’infini parfois passe / les années n’ont pas réduit l’affectif / j’aime toujours à la puissance dix / irréductible galant / ce sentiment que j’ai aux tripes n’a pas d’équivalent / mais plus ou moins infinis, les amours s’encrassent / j’ai même pas pris le temps d’écrire ton nom sur la plage.
J’ai eu peur de te perdre 365 jours par tour de terre / notre futur n’a pas d’avenir / mon cœur fait pas de quartiers / tant d’étoiles dans mes yeux n’ont jamais vu le jour / on pèse le pour et le contre, des crampes aux bras / elle presse le pas, me plombe, décampe, et brave mes yeux de chien / jamais constante / à déchiffrer les mots que tu plantes, j’ai l’impression qu’une seule fraction de seconde suffirait pour que nos racines cassent / trop de calculs, de vices de formes / mais quand bien-même / me résoudre à l’inconnu, je peux pas / je reste positif, notre amour est un problème que j’aime.
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4. |
Sans rancunes
03:31
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Les amours vont, viennent / et puis les années passent / je t’aimais sincèrement mais même le cœur se lasse / nos mains se glacent / les couleurs des moments s’estompent mais ne s’effacent jamais complètement / laisse tomber des trombes d’eau de vie de mes yeux / les envies d’infini survivent à nos vies et nos vœux / on a bien trop de ratures à nous deux / mais il y a pire / faut bien se le dire pour que les sourires remplacent les pleurs / ma miss, mon cœur / jadis légère, la plume s’est faite lourde / tu faisais tourner ma tête, mais depuis j’ai fait le tour.
Les amis vont, viennent / et puis les années passent / on était dans le même quartier / ou bien dans la même classe / mais les routes qui se croisent se décroisent, et le doute s’installe / pourquoi continuer si l’on n’y croit plus ? / je garde en mémoire les bons moments / si on se revoit, les mots me manqueront surement / trop solitaire pour revenir souvent / c’est avec peine que j’ai vu nos vieux clichés jaunir si vite / je me rappelle du temps où on disait : quelque soit le contexte, faut qu’on soit ce qu’on est, qu’on se soutienne et qu’on s’aide, qu’on devienne ce qu’on souhaite / je le pensais / mais plus les années passent et plus je concède.
Les parents vont, viennent / et puis les années passent / mettre un enfant au monde n’est que la première étape / les vides se comblent comme on peut / les liens du sang ont le sens qu’on leur donne / quand la distance se fait peur, le cœur se fait distant / la valeur n’attend pas le nombre des années, moi non plus / mettre les pieds dans le plat est le seul truc qui donne un peu de relief à la vie que je goûte / même sans rancunes, j’ai tant de ratures / le passé est si présent que le futur en devient futile / et malgré tout faut bien que j’avance / c’est ça le plus dur : être sans rancunes.
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5. |
Rônin (part.1)
02:19
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Le cœur lourd de sens / j’ai avancé en silence / fuyant les terres remplies d’émules / j’ai combattu les nues / mes adversaires s’endorment à la pointe de ma plume / sous la lumière d’une lune sombre, je reste seul / tant de choses et si peu de temps changent le tempérament / t’es plus sur la même pente / et tout ce qui te tentait avant est devenu obsolète / ainsi grandissent les gosses modernes / juste sous tout nez, attirés par petite et grosse monnaie / la chance fait de drôles de sourires / et puisqu’il n’est pas sourd, au fil des jours mon cœur est lourd.
Ma mélancolie n’a pas d’élan comique / au cœur du néant je reste vague / j’affûte ma technique sur des airs martiaux / m’escrimant au tir à l’archétype en chaque chose / du wakizashi au katana / tanto comme ci, tantôt comme ça / à tourner la lame avant d’ôter le sabre / depuis que ma voix a quitté le seuil, j’empreinte une voie à suivre seul / les vagues étaient bonnes, le temps était aux modes, mais jamais je surf / infini pugila / plus la fumée me plaît, et plus je l’inhale / loin des romans, loin des remords / c’est pas le masque qui fait le plus peur / mais ce bon vieux cœur va bien tenir encore quelques heures.
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6. |
Mes démons
02:30
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Je me suis démené de nombreux mois avec mes démons / sans crier « aidez moi » / je me démerde / la gueule ouverte / mais comment cautériser mes plaies ? / anesthésie totale, d’occase / shit dans la main droite / alcool dans la main gauche / et quelques spliffs d’herbe locale / à fuir l’avenir, j’ai pris des claques / la violence est dans mes stat’ / la société m’intéresse pas / même en plein jour, autour de moi, tout reste opaque / j’aimerais enfin pouvoir porter l’estocade / l’avenir est incertain, et pourtant faudrait que je reste calme ?! / l’amour amer m’as mis à mort / j’ai peint des phalanges sur les murs.
Depuis l’époque de la cour d’école / j’enfonce les portes à coup d’épaule / et mes cauchemars sont peuplés d’ombres / j’ai couru longtemps avant de voler / abandonné / j’ai appris à prendre avant de donner / trop barge / je reste côté en marge / ma trajectoire dévie de l’adéquat / et quand j’exprime ma rage, l’outrage est magistral, mais le dénouement tragique / car ma boîte de Pandore déborde / et avant que je parte, il faut je porte tous ces démons qui m’escortent, m’esquintent, et me laissent jamais sereins / amours laconiques / le cœur agonise / bien trop à gommer / colères éponymes.
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7. |
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J’ai pris la mer sur ce rafiot où les pélos passent le temps à guetter les cognes et les abricots / une binouze dans la pogne, le bédo aux babines / le doux zedou dans la poche / ça baratine tranquille / le bigophone en guise d’enceinte / survêt’ / casquette vissée / groles étincelantes et tout le bastringue / plein d’alcool, ça tchatche de rêves d’être bourré aux as / sortir les flingues / tirer aux tiroir-caisse des larmes de liasses / pousse pas trop loin la plaisanterie / certains gadjos ont l’humour de Nicky Santoro / tu vas te prendre une mandale fils / ici ça rigole pas / cinquante euros c’est cinquante euros / tu vends du bois, connio / tu vas te brûler les doigts / mais moi, j’ai toujours été un voyou à la Brassens / desserre les pinces, je serre les poings / l’homme descend du singe / dans mon coin on descend du whisky.
Je te le jure sur la tête de l’hydre / y en a pas des masses des moments qui valent la peine de vivre / j’ai toisé la toison de mes mirettes téméraires, déconné à foison / la folie pour raison / au sein d’une famille qui n’a que des frères ennemis / la rue, telle que je l’ai connu, n’a rien d’un idéal / et pourtant j’y ai trainé mes guêtres / j’ai pas rêvé d’être numéro 1 / j’ai rêvé d’être : un héros antique / luttant contre flics et racailles en toc / un mec de la street dont les strophes instruisent mes compagnons de galère / au coin de ma rue, on a une putain de vue jusqu’aux confins de la terre / mais le quartier a ses adeptes / les pieds cloués au sol depuis Mathusalem / la bouche en coin, mon coin chuchote des centaines de mots d’argot et quelques notes.
Jasez tant que vous voulez, degun me stoppe / j’investis du bebop au hip-hop, et les spots peuvent demeurer éteints / la pénombre me convient / dans mon coin, nous jazzons avec de l’argot et des notes. (bis)
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8. |
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Regarde le vent, écoute le soleil, touche les étoiles / mon appétit de Pantagruel, nourrit des espoirs fous / entre la vie, les flots et l’abîme, hélas trop proches / mon quotidien passe du désastre aux notes / attiré par la lumière, les yeux rouge étoile / excellant dans l’excès / mes mains te touchaient mais ne bougeaient pas / à l’instar de l’univers, j’aime les brutaux comme les doux ébats / en tenue de gala que si Vénus est dans mon axe / mon amour, ça fait tant d’années que je te tourne autour / que je sais plus après quoi je cours, mais je cours toujours / le temps se fait long, mon souffle est court / tu étais poussière et retourneras poussière, grand bien t’en fasse / faut faire le tour.
Chère terre, j’ai jamais aimé tes hordes / peu de choses me tiennent à cœur / il peut voler des feuilles mortes / j’arbore le sourire de John Dillinger / le poids de la vie se porte au sens propre / je dérobe le temps / avec un buvard sur le cœur, et la fougue de Don Quichotte / l’horizon décharné m’a décharmé / carreaux caillassés / cœurs cadenassés / il faut que je m’évade avant que je bad / enfin, mes rêveries pour seuls satellites / quelques pétales létales s’échappent des parterres fleuris d’un macadam aux présages terribles / les fissures les plus profondes restent officieuses / si j’avais su, mais j’avais su / à travers le temps nous passons si vite / pour briller plus, faudrait que je m’éclipse.
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9. |
Une vie, une mort
02:48
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Éclate l’orage / la nuit tombe / mon histoire n’a qu’une morale : j’ai qu’une vie, j’en profite, même si parfois je m’emmerde / l’ennui plombe / au-delà des apparences apparaissent d’autres apparences / les carences d’ma vie sociale sont nombreuses / indissociable du passé, le présent se fait rare / les rats naviguent là où les étoiles dansent, et rament le long des équinoxes / poète de naissance équivoque / mes mots portent pas mal d’ecchymoses / je pose, ouvre les portes / les notes se décomposent / comme tous les autres, j’épouse la vie, divorce la mort / depuis tout jeune, mes épaules ont pesé le poids du sacrifice / réussir ? / oui, mais pour satisfaire qui ? / mon cœur est aguerri, l’inné a du s’acquérir / mon identité n’est pas identique à chaque aurore / les médailles sur mon poitrail n’ont qu’un revers / aucun remord / aucun repère, aucun remède, aucun report.
J’arbore mon cœur à la première personne / chérie je t’ai cueilli des roses / je sais que t’aimes les épines / le foie en bandoulière / je bois un coup, chime la vie, rince le gosier du temps / sans étoile, ni croix, ni croissant dans ma cartouchière / désabusé des hymnes aux hommes / j’ai mis pousser ma rage sous serre / je voulais des disques d’or et une carrière de pierre / pour me payer des tonnes de cannettes de bière / offrir à mon père une villa au fond de la mer / et y noyer mon chagrin / mais la douleur surnage / j’ai fait les cent pas dans des impasses glauques où l’un après l’autre les souvenirs saoulent / ressers-moi un vers / un décasyllabe de préférence / serions-nous si mal sans références ? / j’ai pas de souvenirs de mes vies antérieures / ceux de celle-là me suffisent amplement / le hasard est une âme / un jour tu nais, un jour tu braille / vaut mieux que je l’ouvre plutôt que je me taille nan?
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10. |
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Longtemps, l’esprit divague vers des rivages lointains où la vie, l’amour, et la mort te tendent la main / mille faits divers de printemps me vendent l’avenir, m’achètent le passé, à coups de vent de la vie / je trompe les apparences / errant sur des plages de malt / conquérant au visage de marbre / j’ai du feu dans la voix / des flammes dans les yeux / de la beuh dans la boîte / et roule tant que ça dure / ma témérité a dû se mériter / identité méditée, la Vérité me navre / déjà minot, je n’écoutais aucune de ses remarques / et puis les années passent / habitué à rester à l’écart / l’indifférence remplace la peine / dispersés, les gens que j’ai connu ne me connaissent plus, et vice versa / quand tu marches, certains visent l’espace, d’autres scrutent la terre / et quand tu parles, certains parlent en droit, certains parlent en vers.
Les doses létales de pétales de roses n’étaient pas communes dans ma commune / entre autres choses / mille faits divers de printemps sur peau de chagrin ont fait de moi ce que je suis / je sais vaguement d’où je viens / j’étais enfant jeté au feu / habité d’une furie sans foi / j’ai du repassé par ces paliers pour décompresser / pallier au passé m’a blessé mais je respire enfin / dans ce tragi-comique trip / quelques clichés fantomatiques plus tard / j'envoie tes disques dans les cordes / j’ai pris ce trajet comme on prend le large / je me souviens des conséquences, trop peu des choix / l'immaturité m'a tué / je m'épanche / des fois, regarder en arrière déçoit / où est passé le pimpant ? / et les visages sereins, dans les virages soudains, deviennent soucieux souvent / mille faits divers de printemps.
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